Bilan et états des lieux du PIC
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Le comité scientifique du PIC rassemble des universitaires et des chercheurs, des spécialistes en économie, sociologie, psychologie et en science de l’éducation. Le comité a pour mission d’évaluer l’impact des programmes financés en matière de retour à l’emploi et d’entrées en formation. Les résultats de ses travaux font l’objet de publications régulières.
Troisième rapport du comité scientifique de l’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences - novembre 2022
Le rapport du comité scientifique de l’évaluation du Pic examine un bilan et les effets du pic au terme de la quantième année de mise en œuvre en 2021. Pour ce faire, il s’appuie sur le dispositif statistique dédié à l’évaluation du Pic, les données sur la formation le chômage et l’emploi (ForCE) et l’enquête post-formation auprès des sortants de stages de formation professionnelle - mais aussi sur un ensemble d’évaluations qualitatives arrivées à leur terme en 2022.
Les entrées en formation 2021 égales au niveau 2019
Le rapport indique que l’effort de formation des personnes en recherche d’emploi atteint un niveau élevé avec 900 000 entrées en stage de la formation professionnelle en 2021, un niveau similaire avant la crise sanitaire. Parallèlement, le compte personnel de formation poursuit une dynamique spectaculaire avec 610 000 entrées soit deux fois plus que l’année précédente. Selon ce 3ème rapport, au total, plus de 3 millions d’entrées en formation ont été enregistrées sur quatre années de déploiement du Pic (hors programmes nationaux).
Le rapport stipule néanmoins qu’il est difficile toutefois de terminer les effets imputables au PIC contenu du contexte économique, sanitaire et des différents dispositifs pré-existants.
Les peu diplômés, bénéficiaires de l’augmentation de l’offre de formation
Les peu diplômés, cibles prioritaires initiales, ont bénéficié de l’augmentation de l’offre de formation et d’une amélioration de leur taux insertion. Le comité scientifique précise que cela s’est fait sans rattrapage important par rapport aux autres bénéficiaires du plan.
Ces résultats sont toutefois à analyser au regard des différents rencontrés par ce public : problème de mobilités, éloignement géographique par rapport à l’offre de formation….
Les Pactes régionaux : amplification de l’effort de formation
Le comité scientifique constate une hausse importante des dépenses de formation des Régions signataires des Pactes. En 2021, 446 000 entrées en stage de formation professionnelles ont été financées par les régions. En moyenne sur les années 2019 à 2021, le nombre d’entrées financées par les Régions signataires d’un pacte est supérieur de 44%. Cependant, cette hausse des dépenses ne se traduit pas mécaniquement par une hausse proportionnelle du nombre d’entrées dans toutes les Régions signataires pour diverses raisons. Le Pic a également contribué à faire évoluer les modalités d’achat des Régions et la mise en place de parcours sans couture.
Pour finir, cette édition du rapport du comité scientifique de l’évaluation du Pic porte 2 focales l’un sur les programmes visant l’intégration professionnelle des réfugiés et l’autre sur l’augmentation des formations vers des métiers en tension tel que le numérique.
Second rapport du comité scientifique de l’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences - novembre 2021
Bousculé par la crise sanitaire, le comité scientifique délivre le second bilan des effets du PIC sur les engagements en formation et l’évolution de l’appareil de formation.
Entre 2017 et 2019, 100 000 personnes supplémentaires en recherche d’emploi ont accédé à une formation
Un des effets marquant du PIC est l’accroissement rapide du nombre d’entrées en formation, notamment pour les demandeurs d’emploi. Grâce au PIC, ce sont ainsi près de 100 000 entrées en formations supplémentaires qui ont été observé en 2019 par rapport à 2017.
Le taux d’accès à la formation des demandeurs d’emploi un an après leur inscription est ainsi passé de 8% à 11%.
Une crise sanitaire aux effets multiples
La crise sanitaire a brisé cet élan en 2020. Toutefois et conformément aux ambitions de modernisation de l’appareil de formation que s’était fixé le PIC. La crise sanitaire a contraint les organismes de formation à repenser en profondeur leurs pratiques, le recours aux outils numériques s’est considérablement accru.
Les moins diplômés n’ont pas vu leur accès à la formation significativement augmenté
Autre constat du comité scientifique : la proportion de personne en recherche d’emploi qui suivent plusieurs formations dans une année a augmenté de presque un tiers. Toutefois l’horaire total de formation par personne évolue peu. Pour conclure, « les moins diplômés, cible du programme, voient leur accès à la formation augmenter, mais pas davantage que les autres catégories ».
Premier rapport du comité scientifique, bilan d’étape à mi-parcours du PIC - avril 2021
Publié en avril 2021, ce bilan d’étape permet d’apprécier la déclinaison opérationnelle du PIC et de ses impacts en matière d’entrées en formation et d’emploi.
Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) initié en 2018 s’est donné pour ambitions :
- de former deux millions de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et de jeunes éloignés du marché du travail,
- de répondre aux besoins des entreprises et de contribuer à la transformation des compétences, notamment liée aux transitions écologique et numérique,
- d’innover et de transformer par l’expérimentation.
Accroissement des entrées en formation
Premiers effets du Plan d’investissement dans les compétences, le nombre d’entrées en formation a fortement progressé, particulièrement pour les personnes éloignées de l’emploi. Elles sont dorénavant 1 sur 6 à se former, contre 1 sur 10 avant la mise en œuvre du plan.
Le nombre de demandeurs d’emploi en formation est évalué à 1 million d’individus par an à partir de 2019 et 40% de ces formations sont financées dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences.
On note qu’il n’y a pas eu d’effet de concurrence entre les dispositifs. Les entrées en apprentissage et le recours au CPF ont également fortement progressé sur cette même période.
Autres cibles privilégiées du plan du PIC : les jeunes de moins de 30 ans. Ces derniers représentent 40% des entrées en formation. Les demandeurs d’emploi des catégories A, B et C à fin décembre 2019 représentent, de leur côté, 27,3% des entrées en formation.
Au total, ce sont donc un peu plus d’un million d’entrées en formation qui ont été financées par le PIC entre 2018 et 2020.
Les personnes au RSA ont nettement davantage accès à la formation, la part des résidents des quartiers prioritaires progresse légèrement, alors que la part des personnes en situation de handicap diminue
Comparativement à leur part dans la demande d’emploi (15%), les bénéficiaires du RSA représentent, en 2020, 24% des entrées en formation.
14% des entrées en formation concernent des résidents des quartiers prioritaires, alors qu’ils représentent 13% des demandeurs d’emploi.
En revanche, l’accès à la formation des personnes en situation de handicap reste en deçà de leur poids de la demande d’emploi (pour respectivement 8,1% et 7,6%).
Accroissement du nombre d’abandon de formation dû à la crise sanitaire
Si avant le PIC, 8,2% des stagiaires abandonnait leur formation, ce taux est passé à 7,7% jusqu’au début de la crise sanitaire. Une fois celle-ci installée, le taux d’abandon des stagiaires a progressé jusqu’à 9,3%.
Top 3 des secteurs de formation
Les formations suivies ont principalement concerné les secteurs de l’industrie (16%), du transport (11%), de la gestion, des RH et de la direction des entreprises (6%).
Deux autres spécialités tirent leur épingle du jeu : le développement personnel et professionnel (15%), ainsi que l’apprentissage des langues étrangères (6%).
Un taux d’insertion en emploi en légère progression
Le taux d’accès à l’emploi était en légère progression de 1,5 point avant la crise sanitaire. Il atteignait alors 57,6%, avant de s’effondrer à 50,8% une fois la crise installée. Ce taux d’accès à l’emploi s’est également accru de 3 points, pour les personnes suivant une formation certifiante. Il s’établissait ainsi à 57,6%, juste avant la crise.
Un an après : premiers bilans du PIC
Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, fait le point sur la première année du PIC.
Ce sont ainsi près de 150 projets qui ont été retenus dans le cadre du PIC, dont une trentaine plus spécifiquement dédiés aux enjeux d’analyse et de prospectives des compétences.
D’autres appel à projets : « 100% inclusion », « Intégration des réfugiés » et les « prépa apprentissage » ont permis d’offrir « des parcours pédagogiques modularisés et individualisés ».
Enfin, au niveau régional, Jean-Marie Marx rappelle que 18 Pacte ont été signé.
Prochain chantier à venir : la création de « labs » permettant aux différents porteurs de projets de se rencontrer et de travailler « ensemble sur les enjeux et les freins qu’ils rencontrent ». Une plateforme collaborative sera ouverte d’ici la fin de l’année.