En 2019, l’INSEE avait réalisé auprès des ménages une enquête sur les technologies de l’information et de la communication. Elle propose cette fois-ci, d’effectuer un focus régional sur l’usage des technologies numériques en Haut-de-France.
Premier constat, l’usage du numérique s’intensifie année après année. En 2019, on évalue en région à 7 personnes sur 10 le nombre d’individus se connectant quotidiennement à internet. 10 ans auparavant, ils étaient un peu moins de la moitié.
800 000 personnes en situation d’illectronisme en Hauts-de-France
La part des personnes âgées de plus de 15 ans en situation d’illectronisme est de 17 % en région, ce taux est équivalent au niveau national. Cela concerne donc régionalement 800 000 habitants. Pour rappel, l’illectronisme désigne les personnes n’ayant pas les capacités numériques de base et ne s’étant pas servis d’internet au cours des 12 derniers mois. Par compétences numériques de base, on entend les capacités d’utiliser le numériques pour rechercher des informations, communiquer, résoudre des problèmes et faire l’usage de logiciels.
Sur ces 17 %, 9 personnes sur 10 n’ont pas utilisé internet dans l’année. Les autres individus l'utilisent sans pour autant avoir les compétences numériques de base, comme défini ci-dessus.
Au niveau régional, on évalue à 1 600 000 le nombre de personnes ayant une faible maîtrise du numérique (1 habitant sur 3). Ces derniers ont au moins une incapacité dans les quatre domaines de base. Leurs difficultés se concentrent principalement dans l’usage de logiciels.
1 300 000 habitants des Hauts-de-France maîtrisent les compétences de base numériques
A l’opposé, un quart des habitants des Hauts-de-France dispose d’une maîtrise élevée dans les 4 domaines de compétences d’internet, cela représente 1 300 000 personnes.
Les séniors, premiers concernés par l’illectronisme
L’illectronisme touche l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus, les seniors sont toutefois davantage concernés. En effet, parmi les personnes en situation d’illectronisme, 7 personnes sur 10 à plus de 60 ans. Alors que cette même tranche d’âge ne représente que 3 habitants sur 10. En effet, l’illectronisme tend à être davantage représenté dans les catégories les plus âgées de la population. Cela concerne 12 % des 45-59 ans, 28 % des 60-74 ans et 67 % des personnes âgées de 75 ans et plus.
Le niveau d’étude et la CSP influencent le taux d’illectronisme
Si en région 34 % des pas ou peu diplômés sont concernés par l‘illectronisme, ce phénomène ne touche que 2 % des diplômés du supérieur. Par ailleurs, 2 % des cadres sont affectés par l’illectronisme, 7 % des artisans, 11% des ouvriers. Ce taux s’élève jusqu’à 23 % chez les agriculteurs.
Pour conclure l’enquête de l’INSEE met en exergue le faible écart en matière d’illectronisme entre les territoires ruraux et urbains.
En revanche, l’illectronisme est nettement plus fréquent dans les territoires de la Thiérache, du Ternois, au sud du littoral et à l’est de la Somme. La part des habitants plus âgés et pas ou peu diplômés étant plus importante. Par ailleurs, la proportion des ouvriers, des agriculteurs et des personnes au chômage est plus prégnante dans ces territoires.