A partir de l’enquête Génération 2013, le Céreq et l’Agence nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) ont analysé les trajectoires de formation et d’emploi des jeunes résidant en QPV au moment du bac. L’objectif de cet article est de mettre en avant « l’effet quartier » dans les parcours d’orientation, de formation et d’emploi de ces jeunes. À caractéristiques individuelles des jeunes égales, le Céreq et l’ANCT constatent un effet parcours d’études fortement conditionné au fait de résider en QPV.
Les jeunes résidant en QPV cumulent de grandes difficultés sociales et des conditions de vie défavorables à la réussite de leurs études : faible mixité sociale, logement sur-occupé, lycées « défavorisés », effets de pairs… leur environnement social est particulièrement défavorisé et impacte leur parcours de formation et d’emploi.
La poursuite d’études post bac est globalement plus faible dans les QPV, sauf pour les bacheliers professionnels. Plusieurs hypothèses sont soulevées dans cette étude :
- Insatisfaction plus prégnante à l’égard de leur orientation à l’entrée du lycée
- Difficultés d’accès aux stages et aux contrats d’apprentissage
- Espérance d’ascension sociale
A caractéristiques identiques, l’étude révèle un « effet propre à la résidence dans un QPV au moment du bac, l’identification au quartier semblant constituer un marqueur social en tant que tel. »
Le taux de sortie sans diplôme du supérieur est plus élevé en QPV. Les jeunes des QPV s’orientent moins vers des formations « élitistes » et privilégient les formations dites « de proximité » ou non sélectives. Plus d’un tiers des élèves de QPV s’orientant en études supérieurs n’obtiennent aucun diplôme. Leur insertion sur le marché de l’emploi est également plus difficile. « 37 % d’entre eux sont dépourvus d’emploi trois ans après leur sortie de formation initiale. »